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Les comportements sexuels inappropriés dans le cadre des consultations de sexologie

Article invité

Cet article est un article invité écrit par Swan Bargue, sexologue à Lyon.

Après avoir lu et entendu de nombreux témoignages informels de sexologues en difficulté ou en questionnement face à des comportements inappropriés, elle mène actuellement une étude sur les comportements sexuels inappropriés dans le cadre des consultations de sexologie.

Les comportements sexuels inappropriés (CSI) (ou comportements inappropriés à connotation sexuelle) désignent tous les actes à connotation sexuelle (propos, attitude, geste…) qui apparaissent déplacés ou inacceptables dans un contexte social donné[1] .

Dans la littérature scientifique, les études qui portent sur les comportements sexuels inappropriés (parfois appelés « comportements sexuels problématiques ») se concentrent pour la plupart sur les actes commis par des enfants ou des personnes atteintes de déficience intellectuelle ou de troubles cognitifs (Alzheimer, syndrome de Klüver-Bucy, etc).

L’objectif de ces études est en général de guider leur diagnostic et de fournir des recommandations d’interventions auprès de ces sujets et de leur entourage. Certains auteurs considèrent que le concept de comportements sexuels inappropriés s’applique exclusivement aux situations où l’auteur ou l’autrice de ces comportements est atteint-e de démence[2] .

Pourtant, dans le cadre d’une relation thérapeutique, des comportements de ce type peuvent également survenir en dehors de toute atteinte neurologique ou cognitive connue. Il s’agit notamment de comportements qui cherchent, explicitement ou non, à établir une interaction à connotation sexuelle qui sort du cadre de la relation thérapeutique.

Ces interactions peuvent être initiées par les soignant-es, par exemple avec des avances ou des propositions de relations sexuelles. Elles sont systématiquement proscrites par les différents codes de déontologie rédigés par les organisations professionnelles de soignant-es pour encadrer une profession (médecin, sage-femme, psychologue, kinésithérapeute, sexologue…). En effet, ces comportements risquent d’avoir un effet délétère sur les patient-es[3] .

Les CSI peuvent également venir des patient-es et prendre différentes formes : questions intrusives sur la vie sexuelle du ou de la soignant-e, envoi non-sollicité de contenu sexuellement explicite (dickpics, etc), demande de prestation sexuelle, exhibition… Ces actes peuvent avoir lieu pendant la consultation, mais également en amont (prise de contact et de rendez-vous) ou après.


Un manque de travaux sur les comportements sexuels inappropriés

Il existe très peu d’études sur les CSI qui s’intéressent :

    ● aux actes commis par d’autres populations
    ● à leur survenue dans le contexte d’une relation thérapeutique
    ● à la façon dont elles sont vécues par les personnes qui y sont confrontées 

Quelques travaux portent sur les comportements rencontrés par les professionnel-les de santé, avec différentes méthodologies et définitions de ces comportements, ce qui ne permet pas d’établir de comparaisons entre elles mais confirme l’existence de ces comportements : 

    ● En France, 70% des infirmières en milieu hospitalier ont été exposées à des comportements sexistes ou à caractère sexuel, venant en premier lieu de patients[4]
    ● En Belgique, 39% des étudiant-es en médecine ont déjà été victimes d’un comportement sexuel indésirable de la part de patients au cours de leurs stages[5]  et 10% ont subi une agression sexuelle[6] .
    ● En France, 24% des médecins ont rapporté au moins un CSI de la part de patients[7]
    ● En France, 72% des médecins généralistes installés en libéral ont rapporté au moins un CSI de patient au cours des 12 dernier mois, dont 78% des femmes et 56% des hommes. Il s’agissait notamment de remarques inappropriées sur leur apparence, leur corps ou leur tenue (46%), des regards suggestifs ou insistants (36%), de blagues grivoises ou autres propos à connotation sexuelle (32%), de demandes d’examen génitaux non justifiées (19%) et de l’exhibition inappropriée de certaines parties du corps (17%)[8]

A ce jour, aucune étude n’a été menée auprès des sexologues francophones au sujet des CSI auxquels ils et elles ont pu être confronté-es. Pourtant, la spécificité des consultations de sexologie pourrait en faire un cadre potentiellement à risque : isolement possible lié à l’exercice fréquent en cabinet, association du métier de sexologue au domaine de la sexualité, méconnaissance du grand public du cadre des consultations et des sujets qu’il est pertinent d’aborder.

Il n’existe également pas d’étude menée auprès des autres professionnel-les agissant dans le domaine de la santé sexuelle, qui ne proposent pas de consultation de sexologie mais par exemple 

Il n’existe également pas d’étude menée auprès des autres professionnel-les agissant dans le domaine de la santé sexuelle, qui ne proposent pas de consultation de sexologie mais par exemple des interventions d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS), et qui pourraient également être exposés à ces CSI. 

Des études auprès de ces populations seraient pourtant utiles, car ces comportements peuvent avoir des conséquences délétères pour les personnes qui y sont confrontées.

Certains des CSI entrent notamment dans la définition retenue par le Code pénal français pour décrire les situations de harcèlement sexuel, d’outrage sexiste ou sexuel ou d’agression sexuelle. Il est reconnu que le harcèlement sexuel dans le cadre professionnel peut affecter la santé mentale et physique[9] , dégrader la qualité des soins prodigués par les médecins[10]  et être associé à une baisse de leur satisfaction professionnelle et de leur sentiment de sécurité au travail[11] .


Une étude pour identifier les CSI rencontrés par les sexologues et leurs attentes à ce sujet

Swan Bargue est sexologue à Lyon. Après avoir lu et entendu de nombreux témoignages informels de sexologues en difficulté ou en questionnement face à des comportements inappropriés, elle mène actuellement une étude sur ces CSI dans le cadre des consultations de sexologie. 

Le premier volet de cette recherche s’appuie sur un questionnaire, qui vise à dresser un état des lieux des situations vécues et des éventuels besoins et attentes des sexologues. Un deuxième volet pourra venir compléter ces résultats grâce à des entretiens individuels portant sur l’évolution des pratiques professionnelles des sexologues ayant été confronté-es à ces comportements.

L’objectif à terme sera d’informer sur l’existence de ces situations et de proposer des pistes d’actions individuelles et collectives, ainsi que des ressources, pour permettre aux sexologues d’être préparé-es si des comportements inappropriés surviennent dans le cadre de leurs consultations.


Hypothèses de l’étude

    ● Il existe des profils de sexologues qui sont davantage confronté-es aux comportements sexuels inappropriés (CSI)
    ● Les sexologues ont des difficultés à savoir comment réagir aux CSI 
    ● Les CSI incitent les sexologues à modifier leurs pratiques professionnelles 

Comment participer à l’étude ?

Public cible : Toutes les personnes qui proposent des consultations de sexologie dans le cadre de leur activité professionnelle (sexologues, sexothérapeutes, psycho-sexologues, etc) sont invitées à y participer, y compris les personnes qui estiment y être peu ou pas confronté-es – ce sera utile pour identifier des facteurs de protection face aux CSI.

Accès au questionnaire : Le questionnaire est disponible sur LimeSurvey (plateforme sécurisée garantissant l’anonymat) et peut être rempli en suivant ce lien : https://comportements-inappropries-sexologie.limesurvey.net/771516?newtest=Y&lang=fr

Objectif : identifier les CSI rencontrés par les sexologues en fonction de leur profil, comprendre leur perception des CSI et la façon dont ils et elles y réagissent, décrire les éventuelles répercussions sur leur pratique professionnelle et sur le plan personnel, recueillir d’éventuels besoins et attentes sur ce sujet (formation, soutien…).

Les résultats de cette étude pourraient notamment être utiles pour enrichir la formation des sexologues et leur permettre d’être mieux préparé-es à réagir aux CSI.



Références

  1. [1] Johnson, C., Knight, C., & Alderman, N. (2006). Challenges associated with the definition and assessment of inappropriate sexual behaviour amongst individuals with an acquired neurological impairment. Brain Injury20(7), 687-693. https://doi.org/10.1080/02699050600744137
  2. [2] De Giorgi, R., & Series, H. (2016). Treatment of inappropriate sexual behavior in dementia. Current treatment options in neurology18, 1-15. https://doi.org/10.1007/s11940-016-0425-2
  3. [3] A Soundy, A., Stubbs, B., Jenkins, S., & Cooper, I. (2013). Sexual professional boundaries perceived by undergraduate and graduate physiotherapists: A cross sectional survey. Physiotherapy99(4), 298-304. https://doi.org/10.1016/j.physio.2012.12.005
  4. [4] Lelièvre, B. (2018). Exposition des infirmières au sexisme à l’hôpital, étude descriptive transversale au sein du groupement hospitalier de territoire Normandie-Centre [Thèse d’exercice]. Université de Caen-Normandie, France. https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02079517
  5. [5] Geldolf, M., Tijtgat, J., Dewulf, L., Haezeleer, M., Degryse, N., Pouliart, N., & Keygnaert, I. (2021). Sexual violence in medical students and specialty registrars in Flanders, Belgium: a population survey. BMC medical education21(1), 1-9. https://doi.org/10.1186/s12909-021-02531-z
  6. [6] De Jager, L., Deneyer, M., Buyl, R., Roelandt, S., Pacqueu, R., & Devroey, D. (2019). Cross-sectional study on patient-physician aggression in Belgium: physician characteristics and aggression types. BMJ open9(12), e025942. http://dx.doi.org/10.1136/bmjopen-2018-025942
  7. [7] Duqueroy, V. (2019). Enquête : harcèlement sexuel dans le milieu médical en France. Medscape.https://francais.medscape.com/diaporama/33000214?faf=1
  8. [8] médecine générale : prévalence, nature et répercussions pour le médecin généraliste. [Thèse d’exercice] Université de la Réunion, France.  https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03940236
  9. [9] Willness, C. R., Steel, P., & Lee, K. (2007). A meta‐analysis of the antecedents and consequences of workplace sexual harassment. Personnel psychology60(1), 127-162. Disponible sur : https://doi.org/10.1111/j.1744-6570.2007.00067.x
  10. [10] Baker, L. (2014). Sexual harassment by patients forces doctors to alter their practice. BMJ348.https://doi.org/10.1136/bmj.g118
  11. [11] Vargas, E. A., Brassel, S. T., Cortina, L. M., Settles, I. H., Johnson, T. R., & Jagsi, R. (2020). # MedToo: a large-scale examination of the incidence and impact of sexual harassment of physicians and other faculty at an academic medical center. Journal of Women's Health29(1), 13-20.

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